On estime à 50 400 le nombre de nouveaux cas de cancer de la prostate diagnostiqués en France en 2018. Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme.
Malgré un taux d’incidence élevé, la majorité des cancers de la prostate peuvent être détectés de plus en plus tôt et faire l’objet de traitements donnant aux patients de meilleures chances d’en guérir, avec moins de séquelles.
La majorité des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes (90 %) ; ils se développent à partir des cellules qui constituent le tissu de revêtement de la prostate (cellules épithéliales). La tumeur est d’abord limitée à la prostate. Avec le temps, la tumeur grossit et peut s’étendre au-delà de la capsule prostatique.
Les cancers de la prostate peuvent être abordés de différentes manières selon leurs caractéristiques. Plusieurs modalités peuvent être proposées, seules ou en association : surveillance, chirurgie, radiothérapie externe, curiethérapie, hormonothérapie, chimiothérapie.
Surveillance active
Une stratégie de surveillance peut vous être proposée lorsque la tumeur est localisée et ne provoque pas de symptôme. Il s’agit la plupart du temps d’une surveillance active. Elle a pour objectif de retarder un traitement, et les effets indésirables qui l’accompagnent, tant qu’il n’est pas nécessaire. En effet, certains cancers de la prostate évoluent lentement et ce, parfois, pendant longtemps.
Chirurgie
C’est l’un des traitements de référence des cancers de la prostate localisés. Pour les tumeurs localisées à faible risque, elle peut être associée à un curage ganglionnaire. Ce curage est systématique pour les tumeurs à risque intermédiaire et à haut risque de récidive.
L’intervention proposée est une prostatectomie totale. Elle vise à retirer toute la prostate ainsi que les vésicules séminales.
Radiothérapie
La radiothérapie externe, utilisée seule, est un des traitements de référence des cancers de la prostate localisés à risque faible. Pour les formes localisées à risque intermédiaire, la radiothérapie externe peut être associée, dans certains cas, à une hormonothérapie courte (jusqu’à 6 mois). Une radiothérapie externe est un des traitements possibles des formes localisées à haut risque ; elle est le traitement de référence des cancers localement avancés.
Curiethérapie : technique de pointe au CGFL
Le CGFL est parmi les rares centres français à proposer aux patients atteints de cancers de la prostate, la curiethérapie de prostate par implants permanents en ambulatoire.
Cette technique consiste à implanter dans la prostate, sous anesthésie générale ou rachianesthésie et de façon permanente, des grains radioactifs d’une quantité proportionnelle au volume de la prostate. Ces grains (de la taille d’un grain de riz et fins comme une mine de critérium) sont composés d’une capsule en titane qui contient de l’iode 125 radioactif émettant des rayonnements qui vont détruire les cellules cancéreuses. La radioactivité va progressivement diminuer au cours du temps (6 à 12 mois) et les grains vont ainsi devenir inertes. Ils resteront donc définitivement en place dans la prostate, sans danger.
La dose de rayonnement décroît très rapidement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la source radioactive, ce qui permet d’épargner au maximum la dose délivrée aux organes sains avoisinants et donc de limiter les effets secondaires.
Ainsi, l’irradiation émise à distance de la prostate et à l’extérieur du corps est pratiquement inexistante, inférieure aux irradiations naturelles ou celles perçues lors d’un voyage en avion ou un séjour en montagne.
Hormonothérapie
Le cancer de la prostate est un cancer dit hormonosensible, c’est-à-dire que son développement est stimulé par des hormones masculines. L’hormonothérapie consiste à empêcher l’action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses pour stopper le développement du cancer.
Chimiothérapie
Plusieurs molécules de chimiothérapie sont disponibles pour traiter les cancers de la prostate. Elles peuvent être utilisées successivement : on parle de lignes de traitement. Lorsque le cancer évolue après un premier traitement à base d’hormonothérapie, de nouvelles molécules, notamment de chimiothérapie, peuvent être prescrites pour le traiter.
Département Transversal des Soins de Support (DT2S)

Département Transversal des Soins de Support (DT2S)
Oncologue médical, Responsable du DT2S